La déconstruction de l’Europe est en marche

Les voyous s’apprécient et se confortent entre eux. Donald Trump n’a pas l’apanage des comportements cyniques et provocateurs qui font florès, ce qui doit interroger. Au sein de l’Union européenne, le Hongrois Viktor Orbán ne dépare pas et entend tenir la dragée hautes aux autres dirigeants européens afin de couper court à la pression qu’ils exercent pour lui faire respecter l’État de droit européen. En pure perte jusqu’à maintenant et avec des chances réduites par la suite.

Les rythmes déphasés d’une crise globale

Il y a deux manières de décrire les derniers rebondissements de la crise politique européenne en Allemagne et en Irlande : en constatant que tout est ouvert ou bien que les incertitudes sont fortes, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible. Avec la démission inopinée de la présidente de la CDU, résultat d’un profond clivage en son sein, et le succès électoral historique et inattendu du Sinn Féin, les cartes vont être dans les deux cas redistribuées, mais comment ?

Le monde s’emmure

Trois jours après le débarquement des réfugiés transportés par l’Open Arms sur injonction d’un procureur italien, l’Ocean Viking, sans pouvoir lui-même pénétrer dans les eaux territoriales maltaises et se ravitailler, a transbordé en mer sur des garde-côtes ses 356 rescapés qui ont été ensuite débarqués à Malte et seront répartis entre six pays volontaires (Allemagne, France, Irlande, Luxembourg, Portugal et Roumanie).

L’Europe dans toute sa gloire inconsciente

Faute d’être parvenues à un accord entre elles, les autorités européennes sont condamnées à bricoler au coup par coup, tandis que les navires des ONG poursuivent sans relâche leurs sauvetages en mer de réfugiés en détresse. Un accord de répartition, le minimum que l’on pouvait attendre d’elles pour celles et ceux qui échappent à la noyade, reste inaccessible. En attendant un hypothétique accord lors d’une prochaine réunion, à Malte en septembre.

La taxe sur les services numériques, un destin exemplaire

Ce serait faire preuve de cruauté que de décompter les dossiers européens en instance prolongée, par exemple en exhumant celui de l’Union bancaire dont un des trois piliers est toujours porté manquant. Ou, plus présent dans l’actualité, l’adoption d’une politique migratoire, une fois constatée l’inadéquation criante des accords de Dublin auxquels les dirigeants se raccrochent. Faute de mieux, Emmanuel Macron tente de relancer son projet d’armée européenne afin d’être ainsi en phase avec un besoin de protection. Mais c’est accorder beaucoup de pouvoir aux mots quand le passage à l’acte sur ce projet comme sur tous les autres est soumis … Lire la suite